La Côte d’Ivoire affronte une grave crise de santé maternelle et infantile qui requiert des mesures urgentes pour améliorer la prise en charge des accouchements. En 2021, le taux de mortalité maternelle était de 520 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, ce qui représentait un risque de décès 20 fois plus élevé que l’objectif fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Dans cet article, nous examinerons comment optimiser la prise en charge des accouchements en Côte d’Ivoire afin d’améliorer le niveau global du bien-être maternel et infantile.
La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus touchés par la mortalité maternelle, avec un taux estimé à 520 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021, selon l’Enquête Démographique et de Santé réalisée par Institut National de la Statistique de Côte d’Ivoire sur la santé maternelle et infantile.
Parmi les femmes ayant eu une naissance vivante et/ou un enfant mort-né au cours des deux années ayant précédé l’enquête :
Les années d’instabilité ont eu un grand impact sur le secteur médical ivoirien qui manque aujourd’hui de structures médicales et de personnel formé compétent.
Ces facteurs contribuent à la hausse des taux de mortalité des futures mamans et de leur nourrisson, faute de prise en charge adéquate des besoins médicaux.
Pour résoudre le problème, plusieurs initiatives sont mises en place pour améliorer la prise en charge des accouchements en Côte d’Ivoire. MSF (Médecins Sans Frontières) est intervenu pour offrir une assistance aux femmes à Duékoué et Abobo, afin d’améliorer la qualité des soins prénatals et postnatals.
Il a également mis en place une mission pour sensibiliser les populations rurales à Korhogo sur les risques et les causes de la mortalité maternelle, grâce à une femme sage-femme pouvant parler plusieurs langues.
L’accouchement inopiné hors maternité est un phénomène fréquent. Ceux et celles qui y ont été confrontés savent combien cette situation peut être stressante, même pour les professionnels les plus aguerris. En effet, même si l’accouchement est avant tout un phénomène naturel, il reste une situation d’urgence à risque pour la mère et l’enfant (accouchement difficile, hypothermie, hémorragie du post-partum, etc.) qui nécessite de la part du professionnel présent des connaissances en mécanique obstétricales et en gestion de situation d’urgence.
Lihope a développé des modules de formation qui prépare les professionnels de santé à une meilleure prise en charge de la mère et de l’enfant lors de l’accouchement :
Le gouvernement ivoirien a lancé un projet visant à améliorer l’accès aux soins de santé dans le Nord et le Sud-Ouest du pays, en particulier dans les zones isolées et rurales. Ce projet vise à fournir des services médicaux à distance aux patientes par le biais de technologies telles que la télé-consultation, la télé-expertise et la télé-assistance.
Un autre exemple concret est celui des recherches menées par le CHU Yopougon (Centre Hospitalier Universitaire) qui ont montré que la télémédecine a permis d’améliorer considérablement la prise en charge des femmes enceintes à travers le pays. Grâce à cette solution technologique, les mères et nouveau-nés ont pu recevoir une prise en charge plus rapide et plus efficace pendant l’accouchement.
Les résultats ont montré une augmentation significative de la satisfaction des patients comparée aux services traditionnels.
La télémédecine est aujourd’hui considérée comme l’avenir des soins de santé et du marché de l’innovation technologique. Elle offre un large éventail d’avantages non seulement aux patients, mais aussi aux professionnels de santé qui peuvent travailler plus efficacement et offrir des soins plus accessibles aux personnes vivant dans les régions isolées ou défavorisées.
Afin de réduire durablement les taux de mortalité maternelle et infantile, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer l’accès aux services maternels et néonatals appropriés en Côte d’Ivoire. La formation du personnel médical et la construction de nouvelles structures adaptées au système healthcare national est cruciale.
De plus, l’importance de l’enseignement sexuel et de la planification familiale ne peut pas être ignorée, car elle réduit le nombre de grossesses non désirées et aide donc à diminuer indirectement les taux de mortalité chez les jeunes mères.